mercredi 9 décembre 2009

Bhuj et son palais fantomatique

Posé dans un hôtel au personnel on ne peut plus avenant, je me réjouis d'avance des quelques jours que je vais passer à Bhuj et sa région, au Nord-Ouest du Gujarat. Cette zone est connue pour ses villages tribaux aux multiples artisanats, ses étendues désertiques et ses ruines de la civilisation harapéenne (vers -3000 avant JC).

La ville m'a plus d'entrée, en approchant on voit de loin des remparts courir le long d'une crête de colline. Autour, des plaines arides rocailleuses. La route entre Rajkot et Bhuj passe par une zone de marais salants sur la mer d'Arabie, ça n'a peut-être pas le charme de Guérande mais c'est 1000 fois plus vaste, une vraie industrie au Gujarat ! Et en plus des hérons, des flamands errent dans les marais. Dans le bus, j'ai discuté -entre autres- avec un papa de 35 ans, technicien dans une aciérie à l'Est de Bhuj. Il est descendu avant moi mais m'a fait promettre de venir diner et passer la nuit dans son village, ce que je ferai avec plaisir ce soir si j'arrive à trouver le bus qui mène chez lui.

Mon programme est chargé, les villages aux alentours de Bhuj sont nombreux, les bus y menant rares, il va donc falloir que je ruse pour faire tout ce que je veux sans perdre trop de temps. Vendredi, j'ai prévu une journée de rickshaw à travers les villages, à l'ouest et au nord de Bhuj. Le guide me fera faire le tour des artisants avec en prime quelques beaux paysages et monastères. Samedi, je compte me rendre sur le site archéologique de Dholavira, loin, très loin en bus (8h), mais cet endroit - et cette civilisation - m'intriguent depuis que j'ai visité le National Museum de Delhi. Il faut un permis pour visiter ces sites, une de mes missions de demain sera d'aller le récupérer à la police de Bhuj.
Ce matin j'ai visité deux palais peu éloignés de mon hôtel, à moitié en ruines depuis le tremblement de terre de 2001 qui a tué 1/10ème de la population. Le premier date du 19ème siècle, l'ambiance y est vraiment spéciale et nostalgique : aucun visiteur, de la poussière, des salles sombres et hautes de plafond, des chandeliers cassés, portraits du maharaja et trophées de chasse en état de décomposition avancé. Les pigeons ont colonisé le lieu. Les plafonds menacent de s'effondrer. La pièce principale, hall de réception, est gigantesque, en son centre de vieux fauteuils, des félins empaillés dans des cages de verre dans les coins, des statues et des petites fresques sur tous les murs, très prenant, un bon vieux plan trappeur pour Cam :)

Le deuxième palais est transformé en musée, il date du 18ème siècle mais je l'ai trouvé moins intéressant, plus conventionnel, et les objets exposés sont mal mis en valeur, juxtaposés sans information comme dans une brocante. Par contre le conservateur dirige aussi l'office de tourisme. Il m'a donné plein d'infos utiles sur Bhuj et expliqué comment me rendre aux divers endroits que j'ai choisis de visiter. Y'a plus qu'à !

4 commentaires:

  1. et bah ce palais ghetto avait l'air tout à fait charmant :p
    Si tu es amené à rendre visite Vendredi à un ferronier ou un métier s'en approchant, te serait il possible de prendre quelques photos?
    Je serais curieux de voir de la ferronerie indienne :D
    Bizoux et profite ;)
    Clem !

    RépondreSupprimer
  2. de mathilde :
    hello Jul !!
    je savais pas qu'en Inde aussi il y avait des "musées des horreurs", ça devait etre trop bizarre...
    pleins de gros bisous et continue ton histoire, nous en suivont les épisodes toujours aussi régulièrement !!

    RépondreSupprimer
  3. Bon, maintenant Cam sait où traîner si elle va en Inde ;)
    Bisous

    RépondreSupprimer
  4. Les mystères de la civilisation harapéenne, et notamment ceux de son écriture (peut-être l'une des plus anciennes du monde, puisqu'évaluée aux environs de - 5000 de notre ère) sont à l'image de la randonnée de notre Julien : profonds et passionnants. Et les catastrophes naturelles semblent en avoir détruit, avec une partie importante de la population, bon ombre de vestiges. Mais le récit de notre Julien nous les rend plus tangibles !
    Bisous très tendres des
    GM-GP.

    RépondreSupprimer