dimanche 13 décembre 2009

Visite de la région de Kutch en demi-teinte

A la base j'étais supposé visiter les petits villages au Nord et à l'Ouest de Bhuj en une journée, avec pour objectifs principaux de voir un monastère du 15ème siècle et le désert de sel. La veille de cette excursion, jeudi soir, un couple de Français d'une trentaine d'années m'a demandé s'il pouvait se joindre à moi. Ils étaient passés comme moi à l'office du tourisme où le bonhomme leur a dit que j'avais déjà réservé le tour, mais que si j'acceptais nous pouvions y aller à 3 et réduire ainsi les frais. Bien sûr j'ai accepté, et j'ai bien fait, car les deux sont très sympas, ont beaucoup voyagé et ont plein de choses à raconter. Eux avaient réservé pour le jour suivant, et pour visiter une autre zone. Echange de bons procédés, j'ai décidé de les accompagner vendredi, je suis donc resté deux jours au lieu d'un.

Jour 1 (jeudi) : première surprise le chauffeur du Rickshaw parle très très mal anglais, il s'avère être le frère du type de l'office de tourisme qui nous a vendus l'excursion. On crève un pneu au bout de 3 kilomètres. Après changement, il nous emmène en quelques heures et au travers de paysages arides et magnifiques au fameux monastère. On en fait le tour pendant qu'il discute avec les occupants. Le monastère est très endommagé par les tremblements de terre mais il subsiste plusieurs petits temples assez basiques voués au culte de Shiva. Autour, quelques mini-montagnes (ou grandes collines) très jolies. Le chauffeur nous propose de monter au sommet d'une d'entre elles pour apercevoir le désert, nous acceptons mais au bout de quelques centaines de mètre la nana, en tongues, abandonne : le "chemin" est une espèce d'éboulis de rochers assez gros et glissants, impossible d'aller plus loin. Je continue avec son copain et le chauffeur qui a tenu à nous accompagner, c'était vraisemblablement la première fois qu'il faisait l'ascension. Il avait des espèces de chaussures plates de ville, du coup on l'a largué très rapidement. Au sommet, un temple et un panorama très large mais peu profond pour cause de poussière. En tout cas, pas de désert de sel. Le chauffeur arrive une demie-heure plus tard tout en sueur. En bas, nous l'avons attendus une heure sur les marches du monastère... Il commençait à se faire tard, et on était encore censés visiter des villages d'artisans. Nous n'en avons visité qu'un seul, où de sympathiques Indiens nous ont déballé toute leur camelote, des pièces de tissus, de bois et de cuivre. Franchement beaucoup de bibelots mal finis à des prix élevés... Poliment nous avons tout regardé, acheté quelques trucs (une clochette cabossée en ce qui me concerne, super !). Nous sommes rentrés de nuit, sans phares sachant que la route est pleine de nids-de-poule et que les vaches peuvent se trouver n'importe où sur la route... Inquiétant.

Jour 2 (vendredi) : cette fois-ci nous n'étions que 2, Carmen ayant choisi de rester tranquille à Bhuj, fatiguée des 6 heures de rickshaw de la veille. Nous sommes passés à la police de Bhuj où les officiers ont un peu halluciné de me voir revenir. J'ai ajouté les villages que je n'avais pas prévu de visiter à la base et mon compagnon a fait faire son propre permis. Notez que j'ai bien refait préciser au chauffeur qu'aujourd'hui je voulais voir ce satané désert de sel, et sur ses indications, j'ai choisi les villages qu'il m'indiquait où on pourrait voir le désert. Au bout de 3 heures de rickshaw, la végétation commence à se faire très rare mais le sol est toujours un mélange de sable et de terre. On arrive dans un campement en déconstruction, visiblement le site avait hébergé un festival quelques jours plus tôt. Le chauffeur demande son chemin plusieurs fois (comme la veille d'ailleurs). Il fait 500 mètres sur une route en terre et fait demi-tour. Je lui demande "alors ce désert il est où ? Qu'est-ce qu'il y a à voir ici ?", il me fait comprendre qu'il n'en sais rien du tout. Je demande aux flics postés pas très loin, à l'entrée de la zone du festival, ils me disent qu'à cet endroit il est impossible d'accéder au désert, c'est interdit aux touristes et mêmes aux Indiens (on est à quelques km du Pakistan), rien à faire on ne peut pas y aller. Je demande à notre chauffeur c'est quoi ce travail, il me dit en gros "c'est vos roupees, je ne suis que le chauffeur, je connais pas, c'est vous qui avez écrit le nom des villages sur le papier pas moi". Grrrr. On fait demi-tour, on décide d'aller voir quand même quelques villages avant de rentrer. Dans un des villages, après avoir vu les mêmes babioles que la veille, le rickshaw tombe en panne. On propose de pousser pour le faire démarrer, le chauffeur nous dit "nan nan pas la peine". Il trifouille son moteur pendant 1/2 heure en plein soleil, rien à faire ça ne démarre pas. Au final il nous dit de nous asseoir et fait pousser le rickshaw par les enfants du village, et l'engin démarre... Sur le chemin du retour, il a du se dire qu'il n'allait pas avoir son argent, il s'arrête près d'un lac (il fait déjà nuit noire) et nous fait marcher un peu au hasard, en direction du lac, baragouine 2-3 trucs pseudo-historiques sur le lac et on repart.

Bilan de la journée : pas de désert de sel, un village visité avec le même artisanat que la veille, beaucoup de kilomètres. Heureusement la balade en rickshaw à travers les paysages est toujours agréable, et mon compagnon bavard et joyeux. Le ridicule de la situation et l'incompétence du gars nous ont fait bien nous marrer plus qu'autre chose. Mais la visite d'une région avec un type qui n'y connait rien, qui demande son chemin toutes les 10 minutes et qui nous emmène dans des endroits où il n'y a rien à voir, c'est quand même pas l'idéal ^^

Pour la visite du site de Dholavira, je vérifierai avant de payer que le guide sait de quoi il parle et maitrise l'Anglais :p Sinon, très content d'avoir rencontré ces deux bourlingueurs qui m'ont donné plein de nouvelles idées de voyage :)

3 commentaires:

  1. A-t-on idée d'aller se frotter aux confins du Pakistan en ce moment ? Les auteurs des guides touristiques ne peuvent être des spécialistes avertis de géopolitique et l'on ne peut que compatir aux espérances brisées de notre Julien ... Mais il en verra ailleurs, des déserts, et peut-être même des déserts de sables, na.
    Bisous tendres des
    GM-GP.

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  2. Quand même, une bonne rencontre et des beaux paysages... Pour le sel,t'en fais aps, je t'en mets de côté...;-)

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  3. Ca y est j'ai rattrapé mon retard ! ^^
    Il avait l'air bien guetto le "guide", vous avez bien du vous marrer ! :)
    Dommage pour le désert de sel, ça doit être bien stylé ! Mais bon t'as encore pleins de trucs de oufs à visiter ;)

    Pour en revenir au temple qui a servit dans un James Bond, ça me rappelle un épisode qui se passe en Inde (dans lequel il fait son gros colonialiste) et dans une société de nanas qui n'acceptent pas les hommes (société sexiste selon James, qui se doit de "remettre de l'ordre" dans tout ca... il finit par se taper la chef... bref). C'est peut-être dans celui-là ? :P

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