mardi 16 mars 2010

L'ancienne capitale Silla et le parc de Jirisan

Avant de repartir à la campagne avec ma cousine, je suis resté deux jours à Séoul. Au détour d'une balade à City Hall, je suis tombé par hasard sur la relève de la garde du palais de Deoksugung. Les joyeuses animations en marge de l'évènement tranchaient avec le sérieux des gardes. Devant la porte principale du palais, un stand proposait d'essayer des costumes d'époque. Des types déguisés en gros nounours sautillaient sur place et prenaient la pose avec des touristes japonaises, le tout sur fond de musique militaire. Le soir, nous avons diné dans un restaurant traditionnel qui proposait un hanjeongsik, repas "aux mille banchan", ces petites coupelles qui accompagnent le plat principal. Il n'y en avait peut-être pas mille, mais au moins une bonne trentaine, légumes, fruits de mer, soupes... La serveuse a bien mis cinq minutes à les disposer tous sur la table. Ce fut un régal, comme d'habitude.

Nous sommes donc retournés dans le Sud-Est de la Corée, dans la petite ville touristique de Gyeongju. Il s'agit de l'ancien siège de la dynastie Silla, l'un des trois royaumes qui composaient le pays au premier millénaire. La ville est parsemée de mini-sites historiques. En se promenant, on aperçoit bien vite d'énormes bosses vertes, ce sont les tombes des rois et nobles de Silla. 23 d'entre elles sont disposées dans un parc en plein centre-ville. Plus loin subsiste une tour qui servait d'observatoire, au 7ème siècle, épargnée de la destruction par les Japonais. Tous les autres bâtiments du coin (forteresses, temples, châteaux...) n'existent plus, néanmoins certains ont été reconstruits partiellement dans les années 70 ou 80. Mais la plupart des sites sont simplement signalés par un panneau explicatif, il faut faire travailler son imagination pour se représenter la ville-capitale telle qu'elle était du temps de sa splendeur.

A quelques kilomètres, le temple de Bulguksa se dresse à flanc de colline. Lui aussi a été rasé pendant l'occupation, mais la Corée l'a reconstruit entièrement. Même si le travail archéologique est irréprochable, j'éprouve quelques difficultés à m'immerger dans ces simili-sites antiques, pourtant fort appréciés des touristes. Quelques kilomètres plus haut dans la montagne, un buddha est logé dans une niche rocheuse appelée grotte de Seokguram, entouré de ses gardiens. Le soir, nous sommes allés prendre un verre dans un petit bar à Soju non-loin de notre hôtel. En fait d'hôtel, il s'agit d'une pièce avec deux matelas très fins, les ondols, posés directement sur le sol. Dans ce bar, la serveuse nous a apporté divers snacks pour accompagner les boissons, dont un bol de chenilles. J'ai testé, franchement j'ai pas trouvé ça très bon... Goût et texture de terre. Par contre la copine de Mag avait l'air d'apprécier, ça doit être une question d'habitude ^^

Malgré le mauvais temps, je suis allé le lendemain me balader au parc national de Jirisan. La petite randonnée commençait par la visite d'un temple bouddhiste de Ssangyesa, daté du 8ème siècle (mais, toujours la même histoire, détruit par les Japonais et reconstruit très récemment). C'était lundi, et j'étais cette fois-ci seul dans le temple. Comme le temple de Gu-Insa, Ssangyesa est en plusieurs bâtiments, et le chemin pour accéder à la salle de prière passe par un parcours spirituel symbolisé par trois grandes portes richement décorées. Derrière le temple, un petit sentier dans la forêt permet d'accéder aux chutes d'eau de Buril Popko, à quelques kilomètres de là. Le sentier tortueux et très pentu longe la rivière, les marches sont irrégulières et assez hautes, bref c'est assez sportif ! Le décor est superbe, la fine pluie et la brume ajoutent au charme de la forêt. Le soir je voulais me rendre à Jeonju, ma prochaine destination, mais les plannings des bus en ont décidé autrement, j'ai du faire une étape intermédiaire à Gurye, petite ville au coeur des montagnes.

7 commentaires:

  1. Mille merci, mais très peu pour moi le bol de vers de terre au petit déjeuner...
    Bisous

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  2. C'est stylé les bosses pour les tombes, ça doit faire des paysages trop bizarres...
    Miam les chenilles au gout de terre :P

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  3. Aujourd'hui encore les Coréens enterrent leurs morts dans des buttes de terre comme celles de la photo, mais en beaucoup plus petites. En circulant en bus ou en train on les voit un peu partout sur les flancs des montagnes. Les membres d'une même famille sont enterrés au même endroit, en fait la zone est achetée préalablement par la famille. Autrement dit, les Coréens savent d'avance où ils seront enterrés... Le lieu choisi est censé répondre à 4 critères : la tombe doit être exposée au vent, sur un flanc de montagne, et il y a aussi une histoire d'eau et d'arbres (sorry j'ai oublié les détails, le musée du folkore de Séoul était trop riche pour se rappeler de tout :p).

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  4. Merci pour ces explications supplémentaires ! :)
    Tel Ken le survivant : "Il m'a dit beaucoup d'autres choses mais... malheureusement j'ai oublié." :D

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  5. Beaucoup de rites funéraires, aujourd'hui ... C'est la vie, quoi ? Du gros nounours de foire aux totems afro-asiatiques, belles images de la diversité. Et les tombes léchées des anciens dignitaires coréens semblent faire bon ménage avec les chemins mystérieux qui montent vers les cascades lointaines ...
    Bisous de tendresse des
    GM-GP.

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  6. mathilde :

    ça existe séchées ou sous vide les chenilles?
    spécial...

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  7. Je vais demander à Mag, je te sens intéressée ^^

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