jeudi 25 mars 2010

Malgré la pluie, la découverte de Tokyo continue

Il fait depuis deux jours un temps vraiment pourri sur Tokyo. Froid, petite pluie fine, vicelarde et ininterrompue sur fond de nuages bas et gris. Un temps ingrat mais néanmoins propice à la visite de musées, d'expositions et de marchés. Ce à quoi j'ai employé mes deux derniers jours.

Mercredi, je suis parti vers 10h de la guest house direction le musée d'Edo-Tokyo. Dans mon dortoir, la quasi totalité des occupants étaient encore sous la couette lorsque je suis parti, découragés par la grisaille. Le musée est constitué de deux parties : la période dite d'Edo (17ème jusqu'au milieu du 19ème), ancien nom de Tokyo alors que Kyoto était la capitale du Japon, et la période de 1868 (date de la restauration de l'empire sous la dynastie Meiji) à nos jours. Des maquettes du château d'Edo, des explications détaillées sur la vie des guerriers, des marchands, des nobles et des petites gens, des costumes d'époque, des manuscrits et livres imprimés s'étalent le long d'un parcours très agréable. Le musée en lui-même est une immense halle de 6 étages, dont 2 dédiés à l'exposition permanente. Dans la partie sur le Tokyo moderne, on comprend comment le Japon, jusque là très isolé, s'est ouvert sous l'empereur Meiji au reste du monde. Une section est par ailleurs consacrée aux tremblements de terre, une autre à la guerre de 39-45 et aux bombardements qui ont détruit Tokyo en grande partie. En sortant j'ai fait un tour rapide au musée du Sumo, qui est en fait une toute petite galerie exposant les costumes colorés de plusieurs générations d'arbitres, les Gyoji, armés de leur espèce de poêle à pizza (le gunbai). Une télé diffuse des combats en expliquant les différentes techniques.

Aujourd'hui, je me suis levé aux aurores pour me rendre au marché aux poissons de Tsukiji, tout simplement le plus grand du monde de ce genre. Après avoir traversé une zone de chargement des camions, on arrive au marché où les grossistes refourguent le poisson acheté aux enchères un peu plus tôt aux détaillants. Il y a environ 700 stands, traversés de petites allées où n'arrêtent pas de passer les ouvriers, à pied ou en petit engin de transport de marchandises. Il faut donc faire bien attention à ne pas gêner les travailleurs, et à ne pas se faire écraser. L'agitation est grande, entre ceux qui découpent le poisson, le stockent dans des caisses en polystyrène, empilent les caisses, transportent les caisses, vont des congélos aux étals où courent dans les allées on ne sait trop pourquoi. Au fond de chaque stand se dresse un petit
comptoir tenu le plus souvent par une femme. Les hommes manoeuvrent et les femmes comptent. Je crois avoir vu toutes les sortes de poissons, de crustacés, et de mollusques que je connaissais, et plein d'autres que je ne connaissais pas. Par ailleurs je sais maintenant où est passé le thon rouge qui commencerait à manquer dans nos océans : sur les étals du marché de Tsukiji, par dizaines, centaines, milliers de kilos. Ça débite du thon rouge à tour de bras. Un peu avant mon arrivée (vers 7h), la vente aux enchères venait de se terminer. Il paraît que le spectacle vaut le détour, mais bon je me voyais pas trop me lever à 4h.


En ressortant j'ai marché dans le quartier de Ginza - toujours dans la grisaille et la pluie je le rappelle - afin d'admirer l'emblématique théâtre de Kabukiza, coincé entre les immeubles modernes et chics et les gratte-ciels d'affaires. Le théâtre, brûlé, détruit par les tremblements de terre, puis par les bombardements, reconstruit enfin en 1951, est promis à la destruction dans une ou deux semaines pour être remplacé à l'horizon 2013 par une salle plus moderne, au grand dam des défenseurs du splendide bâtiment... J'aurais pu m'arrêter déjeuner au restaurant Astérix, pour le trip, mais il était encore un peu tôt ^^

A la place, j'ai fait une petite pause ce midi à la guest-house, le temps de réserver mon hôtel à Kyoto, et cet après-midi j'ai flâné dans les magasins d'Ikebukuro, haut-lieu du shopping à Tokyo. L'un des centres commerciaux est logé dans une tour de 60 étages et porte le doux nom de Sunshine City. On y trouve, entre autres, un aquarium, un planétarium, et deux étages de restaurants dans des ambiances à thème (sponsorisés par le géant du jeu vidéo NAMCO). Le salon auto de Toyota se trouve juste à côté, on peut y admirer les derniers modèles et faire une petite partie de Gran Turismo dans des fauteuils qui bougent dans tous les sens :) Un peu plus loin, la rue Otome est le pendant du quartier d'Akiba (ce quartier dédié aux animes et mangas) mais pour les filles. C'est à dire en gros que les histoires de lycéennes et diverses héroïnes toutes mignonnes sont remplacées par des histoires de lycéens tout mignons. J'ai emprunté un escalier discret pour me rendre dans un de ces magasins, et je me suis retrouvé au milieu d'une cinquantaine d'adolescentes absorbées dans les rayons. Les caissières ont bien rigolé en me voyant, ce n'est apparemment pas courant de voir un mec dans ces librairies très spécialisées ^^ J'ai vite fait demi-tour pour aller diner dans un restaurant de ramen et de tempuras (beignets de légumes de poissons ou de viande), autrement plus accueillant :) Je croise les doigts pour avoir une accalmie des cieux demain !!

2 commentaires:

  1. Superbe description de l'univers marin dans lequel tourne la petite planète de Tokyo : car tout est lié à la mer, semble-t-il, de l'évocation des soubresauts sub-maritimes de l'écorce qui rappellent régulièrement leur présence dans la capitale actuelle, jusqu'à l'extraordinaire profusion des poissons au marché de Tsukiji.
    Et puis cette impérieuse et impériale influence nord-américaine dont les gratte ciels énormes écrasent les perspectives de la ville ... On est ailleurs ou plus tard ? Vertige et frisson ...
    Bisous tendres des
    GM-GP.

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  2. Je vois que tu erres dans des lieux de perdition avec des...Filles!!!! birk!! Comment un homme peut-il aller là???? Dommage pour le théâtre...

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