lundi 25 janvier 2010

Trek à Mokkudlu

Mes trois jours de trek à Mokkudlu, à une vingtaine de kilomètres de Madikeri, avaient mal commencé. Le seul bus pour Mokkudlu était à 7h30 vendredi, mais vers 7h15 le chef de station m'a dit qu'il fallait que je me rende au dépôt de bus. Pour une raison obscure, le bus ne devait pas passer à l'arrêt de Madikeri. Arrivé au dépôt à 7h30, j'apprends que le bus vient de partir. Bon. Après renseignements, il s'est avéré que je pouvais prendre un bus 1h plus tard qui me déposait à une intersection, à 8km de ma destination.

Entre temps j'ai pris un thé à 10 minutes du dépôt des bus. En revenant, je me suis étalé de tout mon long sur le trottoir : mes lacets de la chaussure gauche se sont pris dans les attaches de la chaussure droite, m'entravant les pieds. 2 paumes et 1 genou en moins. Arrivé à l'intersection en question, appelée Hattihole, j'ai aperçu un rickshaw vide. Je pensais que le chauffeur allait revenir rapidement, d'ailleurs les villageois semblaient du même avis. 1h d'attente plus tard, je me suis décidé à appeler l'agence organisatrice du trek qui envoyé mon guide me récupérer en moto, soi-disant dans 5 minutes. Une demie-heure plus tard, le guide est arrivé. Très sympa, avec une forte propension à dormir, il s'appelait Mitu.


Petit et à moustaches, comme 9/10 de la population masculine. 3 km de moto plus loin, panne sèche. On a du abandonner la moto au bord de la route... Le trek a donc commencé plus tôt que prévu, lorsqu'il a fallu couvrir les 5 derniers km nous séparant de la guest house de Mokkudlu à pieds.

Après ces mineures déconvenues, je me suis installé dans la guest house où suis revenu dormir chaque soir après le trek. La petite famille qui la tient est très accueillante, j'ai eu droit à mon thé dès mon arrivée, puis un petit déjeûner à base de riz et de chapati (comme tous les autres repas du séjour d'ailleurs). La guest house est aussi une ferme, j'ai eu le plaisir d'être reveillé les deux matins par le piaillement des oies.

Le premier jour nous avons fait une dizaine de kilomètres, en passant par des plantations de poivre, de café et dans des rizières où travaillaient des amis à lui. Il m'a montré comment planter le riz, et fait goûter l'alcool de palmier que les paysans boivent pour se donner du coeur à l'ouvrage. Entre le jus de citron et le pastis, avec quelques bulles, c'était pas mal du tout :) Les plantations en question sont régulièrement dévastées par les 3 ou 4 éléphants qui squattent la vallée... Il ne vaut mieux pas trop s'aventurer dehors, selon lui, après la nuit tombée : les éléphants peuvent aussi blesser les hommes. Le bestiaire local se compose aussi de jolis papillons, d'araignées et de serpents. Il en a repéré un tout petit vert sur fond vert qu'il m'a montré, j'ai mis 2 minutes à le voir, impressionnant.

Le lendemain, nous avons gravi une des plus hautes montagnes du coin. Un hollandais nous a rejoint pour les deux derniers jours, quarante ans, bien cool aussi. Cette marche était un peu plus exigeante, notamment parce que la moitié supérieure de la montagne était sans arbre, et en journée il fait bien chaud. Une quinzaine de kilomètres aller-retour. La vue valait bien le coup, mais nous étions contents de redescendre. En chemin le guide nous a montré une petite cascade. Quelques bouteilles de whisky trainaient sur les rives à cet endroit. Nous sommes aussi passé par quelques fermes, l'occasion pour le guide de prendre des nouvelles. La plupart des fermes sont en phase de récolte et de séchage du café, les grains sont étalés au soleil pendant une dizaine de jours.

Pour le dernier jour de trek, nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres, mais plus faciles, avec davantages de portions plates. Une partie du trek se déroulait sur une crête bien dégagée qui permettait d'avoir une belle vue sur deux vallées. Nous avons croisé pas mal de jeep de touristes Indiens, venus de Bangalore admirer le paysage montagneux. Le guide nous a montré un endroit où avait été tourné une scène apparement célèbre d'un film bollywoodien. En redescendant nous avons longé la rivière qui permet d'irriguer les plantations de la vallée, j'en ai profité pour faire trempette 5 minutes dans un trou d'eau. J'ai pris le bus de 17h que cette fois-ci je n'ai pas loupé, et me revoilà pour la soirée à Madikeri. Si tout va bien demain je retourne sur la côté du Kerala, pour un passage dans la ville de Kannur.

4 commentaires:

  1. Dommage que tu ne fasses pas d'aquarelle ! Bon, c'est sûr que la photo c'est plus rapide, mais pour un trek, il y a sûrement des vues qui vaudraient un coup de pinceau rapide... je t'apprendrai pour la prochaine fois, promis !

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  2. Que d'aventures!!!! enfin, meilleure arrivée que le départ!!!!!

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  3. Rha la loose le votrage sur le trottoir ^^ J'imagine comme tu devais être blasé... grouuuu !!! (y dit qu'il a plus d'genoux)
    En tout cas la suite avait l'air sympa. Rhaaaaa t'as appris à planter du riz et vu du café sécher au soleil, comme dans les film !!! Je suis encore une fois trop jalouse -_- Heureusement qu'on peut suivre tout ça et qu'il y a de belles photos (magnifique celle du papillon soit dit en passant).
    La rage pour les pauvres cultivateurs de riz qui se font déboiter leur rizières par les éléphants... Ils ont qu'à mettre des barbelés ils ont rien pigé ^^

    Bon bah repose-toi bien après tout ça, et kiffe la vibe ! :)

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  4. La chute initiale n'a heureusement pas interrompu le projet de ce trek de trois jours. Encore de belles images, du plus petit animal (Camille a raison : le papillon est superbe !) au plus grand paysage, sans compter l'étalage du héros au repos de la première d'entre elles. Et l'âne veillant sur le séchage du café est émouvant ...
    Après l'effort, bon réconfort sur les rives de l'océan !
    Bisous de tendresse des
    GM-GP.

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